Végétarien, végétalien, crudivore ou frugivore : l'alimentation autrement
Article révisé par le Comité
L'alimentation est non seulement source de plaisir mais également de questionnements et réflexions concernant son impact sur notre santé et sur l'environnement.
L'alimentation est un vaste sujet, plus complexe qu'il n'y paraît, et qui peut être abordé depuis différents points de vue : survie de l'espèce, famine, malnutrition, plaisir, gastronomie et passion de la cuisine, célébrations, coutumes culturelles, choix d'une alimentation raisonnée, régimes alimentaires, troubles du comportement alimentaire... Certaines personnes, motivées par des convictions personnelles, décident de changer de vie en changeant leur alimentation, au point de ne plus consommer certains types de produits comme ceux d'origine animale. Comment s'y prennent-ils et pourquoi exactement ?
Se nourrir est une question de survie : dès sa conception, l'être humain doit s'alimenter pour survivre. La relation alimentaire est, d'ailleurs, l'une des premières et plus importantes qui s'établissent entre les nouveaux nés et leurs parents. Pourvoir aux besoins primaires en nourriture, donc trouver les aliments qui permettront de survivre, est l'un des moteurs de l'évolution.
L'éducation alimentaire, les facteurs sociaux-culturels, les traditions et coutumes, religieuses ou autres, viennent ensuite se greffer à tout cela puis, au fil du temps, les préférences et besoins personnels ainsi que, très souvent, des inquiétudes liées à la santé ou à l'esthétique. Certaines personnes, pour des raisons de santé ou après avoir vécu des expériences de vie marquantes, décident d'aller plus loin dans la réflexion concernant leur alimentation.
Ces réflexions peuvent dériver en régimes alimentaires de plus ou moins courte durée, soit pour maigrir, soit parce qu'un problème de santé nous oblige à changer notre alimentation, ou conduire à faire de choix plus profonds et sur le long terme, lorsqu'il s'agit de traiter un problème de comportement alimentaire en thérapie, ou lorsque l'on décide de changer radicalement de pratique alimentaire et de devenir végétarien ou végétalien. Michaël Cid, assistant HES à hepia, par exemple, a décidé de suivre cette voie et est, aujourd'hui, végétalien frugivore. Il partage son expérience avec nous et nous raconte son expérience ci-après.
Dans le monde du traiteur, où alimentation rime avec plaisir et passion et où les ingrédients de qualité sont rois, comment se traduisent toutes ces réflexions ? Est-ce que les traiteurs se sentent concernés par les types d'alimentation alternatifs ? Ont-ils des clients qui leur demandent de préparer des repas incluant des options végétariennes ou végétaliennes, par exemple ? Mélanie Mardelay, traiteur et organisatrice événementielle de l'entreprise Les doigts dans le pot, revient sur son parcours pour nous expliquer pourquoi elle est devenue traiteur bio.
Pour commencer, un peu de vocabulaire...
Végétarisme/ végétarien : Cette pratique alimentaire exclut la viande, le poisson et les fruits de mer (la chair animale en générale) mais permet la consommation des sous-produits animaux comme le lait et les œufs. Dans ce cas précis on parle d'ovo-lacto-végétarisme ou de végétarisme occidental. Les autres formes de végétarisme sont le lacto-végétarisme ou végétarisme indien (produits laitiers autorisés, mais pas les oeufs) et l'ovo-végétarisme (les oeufs sont autorisés mais pas les produits laitiers).
Flexitarisme ou semi-végétarisme : Les personnes qui se définissent comme étant flexitariennes ou semi-végétariennes ont une alimentation végétarienne la plupart du temps mais consomment viande et poisson de forme occasionnelle. Cette consommation occasionnelle privilégie, habituellement, la viande et le poisson dont on connaît l'origine et les conditions d'élevage et d'abattage.
Végétalisme/ végétalien : Tous les produits issus et dérivés des animaux, comme les produits laitiers, le miel, les oeufs, etc., sont exclus. On parle également de végétarisme strict ou de véganisme. Il s'agit d'un mode de vie qui prétend, comme l'explique The Vegan Society, éliminer, autant que faire se peut, toutes les formes possibles d'exploitation et de cruauté envers les animaux, non seulement pour se nourrir mais également pour s'habiller, etc.
Crudivorisme/ crudivore : Tous les produits consommés se mangent crus et, généralement, ce type d'alimentation n'inclut pas de produits d'origine animale.
Crudivorisme végétalien : Forme d'alimentation qui consiste à ne manger que des végétaux crus.
Frugivorisme/ frugivore : Les frugivores ne s'alimentent que de fruits, légumes et noix crus.
Fruitarisme/ fruitarien : Il s'agit d'une pratique alimentaire basée uniquement sur la consommation de fruits crus.
Mélanie Mardelay, traiteur et végétalienne - Témoignage
Mélanie Mardelay en plein travail
Être végétalienne signifie pour moi manger sans avoir à tuer un être vivant pour cela. Cela semble naïf, surtout venant de la part d'un traiteur qui a commencé "classique" mais c'est grâce à mon métier que ma pensée a évolué et assez rapidement. Au delà de la prise en compte des conditions majoritairement épouvantables d'élevage, d'abattage et de l'impact environnemental que provoque une alimentation carnée, une véritable philosophie s'est imposée à moi au fur et à mesure de mes recherches, de mes lectures et de ma pratique de la cuisine : le respect des être vivants. Il me semble inconcevable aujourd'hui, pour 5 minutes de plaisir gustatif, d'engendrer une vie entière de souffrance et d'asservissement aux animaux. Et quand ils sont élevés dans des conditions "heureuses", parce que oui, ça existe des éleveurs soucieux du bien-être de leurs animaux, j'ai travaillé avec eux mes premières années de traiteurs, ils finissent dans tous les cas, immanquablement par la case abattoirs, parce que plus rentable, plus efficace. Alors que la cuisine végétale est époustouflante de diversité.
À ma très grande surprise, j'ai des demandes spécifiques même venant de personnes qui ne sont pas végétariennes/végétaliennes mais qui sont positivement surprises par la diversité de plats proposés. L'offre est très réduite et les rares traiteurs qui proposent des plats végétariens ne s'éloignent pas des plats de légumes par méconnaissance des possibilités de cette cuisine. La vraie inquiétude des gens est la façon dont leur repas va être perçu par les invités. J'ai déjà vu des parents refuser de venir aux mariages de leur enfants si le repas était végétarien...C'est extrême mais cela montre à quel point les a-priori sont puissants. Mon travail est de les rassurer et de proposer une offre qui va régaler tout le monde. Comme je dis souvent, lorsque vous devez choisir dans un buffet entre des antipasti, des falafels, des terrines, des salades super colorées et complètes, des makis, des tiramisu à la tomate confite, des crottins de cajou enrobés de sésame grillés, des pains variés...vous cherchez rarement le rosbeef !
Le changement de végétarien à végétalien est vraiment du cas par cas. Pour ma part, du moment où j'ai assimilé que je mangeais un être vivant qui n'avait rien demandé et qui clairement n'existait pas pour me nourrir, cela s'est fait du jour au lendemain, sans aucun regret ni retour en arrière.
Il faut accepter de se rendre compte qu'avant d'être en brochette, en magret, en filets, en steaks, en médaillons, en brochettes, ce que l'on mange était un être vivant, vivant en famille, intelligent (souvent bien plus que nos chats et nos chiens que pourtant on ne cuisine pas !) et qu'il n'y a aucune excuse dans nos sociétés ou la diversité alimentaire n'a jamais été aussi importante de les sacrifier au nom d'un plaisir gustatif éphémère. Mais ce n'est pas facile de revenir sur toute une culture alimentaire.
C'est une alimentation différente et je pense que dans la majorité des cas il faut y aller progressivement et bien se renseigner pour n'avoir aucune frustration. L'alimentation végétalienne est sans danger et parfaitement compatible pour tous les membres de la famille, dès lors qu'elle est bien équilibrée. Mais comme n'importe quelle alimentation.
Fille d'éleveur soucieux de ses animaux, fromager, il n'y a aucune évidence à devenir végétalienne dans un cadre où la souffrance des animaux n'est pas présente. Et puis j'ai toujours mangé très peu de viande. Même sur ma carte les plats végétariens sont présents depuis le début, avant toutes ses valeurs que je défends aujourd'hui, parce que je trouve que c'est une cuisine fabuleuse bien loin des a-priori que les gens ont, à savoir une cuisine peu copieuse faite de légumes et crudités uniquement. C'est véritablement un processus qui m'a fait revoir mon éducation, mes habitudes, mes croyances et qui m'a permis de dépasser progressivement l'angoisse d'être sans travail après avoir mis du temps à bien faire fonctionner mon entreprise.
Ce changement vers le végétalisme est venu grâce à mon métier. J'étais végétarienne depuis quelques temps déjà, mais je continuais à manger des oeufs et du fromage. Un jour, j'ai eu vraiment beaucoup de desserts à réaliser pour plusieurs prestations simultanées. Je prenais des oeufs bio de ferme, élevés en plein air depuis le début, de même que tous mes produits laitiers en ferme bio. Et après en avoir cassé plus d'une centaine en un weekend et utilisé des litres et des litres de crèmes et de beurre, j'ai eu un gros malaise de conscience. Il m'est clairement apparu qu'il n'y avait quelque chose de malsain. J'avais du mal à me l'expliquer. Alors j'ai cherché. Et j'ai trouvé. Toute ce massacre de poussins mâles broyés vivants qui ne servaient à rien, toutes ses poules "bio" "de plein air" qui finissaient aussi à l'abattoir. Ce lait qui n'avait absolument rien à faire dans mon alimentation autant d'un point de vue santé qu'éthique. Et j'ai enfin pris mon courage à deux mains pour aller regarder. Je peux vous garantir qu'une fois que vous avez regardé, entres autres, un documentaire comme"Terriens"( Earthling en anglais), vous revenez rarement en arrière. Ce n'est pas toujours un changement facile en tant que "particulier", alors en tant que traiteur...Il m'a fallu tout revoir, tout réapprendre en pâtisserie, redémarrer de zéro. Faire un buffet végétarien, c'est facile, un plat chaud (majoritairement demandé lors des mariages), dressé à l'assiette qui ne soit pas une galette de céréales avec une poêlée de légumes, c'est autre chose quand on ne connait pas. Mais je suis sereine maintenant, je n'ai aucun regret, aucun manque et l'avantage de ne proposer que des prestations sur mesure est que ma cuisine varie beaucoup et j'en apprends tous les jours.
Je mets un point d'honneur à essayer de rassembler les gens autour de la table. Quand mes clients sont végétariens ou végétaliens, ce n'est pas le cas de tous les invités et il est important que mes clients soient sereins et emballés avec l'idée de leur faire découvrir leur univers, sans braquer personne. Je propose donc des plats qui, esthétiquement, ressemblent à des plats carnés (rôti feuilleté, boulettes de haricots rouges, brochettes de seitan laqué), mais 100% végétal, 100% copieux et gourmands. Et des plats qui s'en éloignent pour ceux qui veulent changer complètement (assiette de mezze, repas dinatoire avec plusieurs mignardises qui s'enchainent, plancha de brochettes vegan, bar à sandwich...) Et c'est un franc succès. La seule et unique chose que les invités veulent, c'est bien manger. Au final, comme me l'a confiée une de mes clients non végétarienne, "l'important n'est pas d'avoir un plat de viande, poisson ou VG, mais d'avoir un beau plat de mariage." Si j'ajoute ma dimension éthique, cela me va parfaitement.
Concernant les fromages (végétaux désormais), en bons franchouillards que nous sommes, je n'ai pas souhaité les enlever. C'est un aliment que j'adorais, et c'est un moment du repas particulièrement plaisant. Je me suis longuement entrainée à réaliser des fromages végétaux à proposer en plateaux, et des versions qui fondent et gratinent pour les fromages chauds, que je recommande à ceux qui appréhendent les retours et la comparaison. Une aumonière croustillante pommes figues et noix de pécan avec un fromage végétal fondant, vous ne faites pas la différence, c'est juste délicieux. Ils ont tous été validés par mon père, fromager !
Enfin, pour les desserts, clou du repas ô combien important pour moi, ils ne changent pas d'apparence : entremets, pièces montées, wedding cakes ou mignardises, je mets au défi qui que ce soit de faire la différence avec un dessert à base d'oeufs ou de crèmes. Côté labo, ce fut une véritable expérimentation, mais quel bonheur au final de fiche la paix aux poules et aux vaches !
Je ne suis pas là pour convertir qui que ce soit, c'est un vrai cheminement personnel. Mais si par ma cuisine des portes s'ouvrent, c'est déjà merveilleux.
Cagette potagère et ses sauces maison (caviar d'aubergine, tatziki, houmous, tapenade verte au persil plat)
Comment et pourquoi je suis devenu végétalien frugivore - Témoignage de Michaël Cid
Je ne mange pas de produits d'origine animale (pas de viande rouge ni blanche, pas de poisson), pas de produits laitiers, pas d'œufs, ni de miel et cela depuis l'été 2013. Selon ce type d'alimentation, je dois me cataloguer comme végétalien. Mais je préfère me dire que je suis une personne qui mange une nourriture vivante et la plus physiologique possible. C'est pourquoi, depuis trois mois, je tends à manger de façon frugivore.
Depuis très jeune, j'ai toujours fait attention à mon alimentation, en évitant les excès et les produits trop toxiques (café, thé, alcool, tabac, drogues). Au fur et à mesure des années, je me suis intéressé à l'alimentation, son lien avec la physiologie humaine, les performances sportives. Plus je pratiquais de sport, plus j'opérais de petites modifications dans mes menus. Mais le changement le plus radicale s'est effectué à la fin de l'année 2012.
Ma compagne et moi avons eu le grand bonheur de devenir parents fin décembre 2012. À sa naissance, notre fille a fait ce que les médecins appellent du diabète gestationnel. Une sonde gastrique et une perfusion ont dû être placés afin que son taux de sucre reviennent à la normale. Elle était très amorphe et très fatiguée. Nous ne savions pas si cela allait s'améliorer ou s'aggraver. Pendant 48 heures, elle était toujours en hypoglycémie. C'est comme si, en voyant le temps passer, tout le reste s'était envolé, tout le reste était devenu insignifiant. Les médecins ont dû prendre la décision de la descendre en ambulance jusqu'à l'hôpital. Puis, petit à petit, elle a repris des forces, son taux s'est stabilisé, elle a enfin pu ouvrir ses yeux.
Sa naissance et les événements qui ont suivi ont chamboulé ma vie. Mes croyances, ma place dans le monde, tout a changé pour moi. À quoi faut-il que j'emploie mon temps sur cette Terre ? Si je ne le fais pas pour moi ou la planète, je dois m'efforcer de le faire pour elle.
Depuis tout petit, j'ai toujours été fasciné par le monde vivant qui m'entoure. J'ai fait des études en biologie et en sciences de l'environnement. Fervent écologiste, je me suis décidé à travailler dans ce domaine afin d'y apporter ma petite touche. Mais quelque chose en moi était en contradiction avec mon discours. Je me suis concentré, j'ai décidé d'approfondir la question. J'ai lu des livres, des forums, des articles scientifiques. Toutes les sources d'informations qui pouvaient m'aider à comprendre des aspects de la question que je n'avais pas vraiment analysés. Le seul fait d'avoir failli perdre ce qui m'était le plus précieux m'a fait acquérir une capacité que je n'avais peut-être pas auparavant. Au final, j'ai compris que nous risquions de tout perdre, que tous ces biens, que l'on considère comme acquis, ne seraient peut-être plus là pour nos enfants.
Je ne peux pas vraiment dire si je l'ai fait pour avoir une meilleure santé, pour l'écologie, l'éthique ou autre. C'est un ensemble de choses qui sont toutes imbriquées les unes aux autres. Mais une fois que l'on a franchi le premier pas, toutes ces considération se mélangent en une seule pour n'en former qu'une : la vie, tout simplement.
Les étapes du changement
Avant de devenir complètement végétalien, je m'étais déjà intéressé à l'alimentation paléo (du terme paléolithique) qui suggère de s'alimenter comme nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. Cette période s'est échelonnée de l'été 2012 à l'été 2013.
Il s'agit de ne pas consommer produits céréaliers, légumineuses, produits laitiers, produits transformés ou en conserve, légumes riches en amidon (pomme de terre, manioc, igname, etc.), viandes grasses, aliments salés, sucres et boissons gazeuses. En revanche, sont autorisés les viandes maigres, les volailles, les poissons et les fruits de mer, ainsi que les œufs, tous les fruits et les légumes pauvres en amidon et toutes les noix et les graines (graines de tournesol, amandes, etc.).
Donc, même en tant qu'écolo et défenseur de l'environnement, je continuais à manger de la viande et la quantité a même augmenté pendant ce laps de temps. En six mois, j'avais perdu plus 15 kilos, surtout en masse graisseuse. Il faut surtout dire qu'en parallèle, j'avais commencé la boxe puis le MMA (Arts Martiaux Mixtes) avec comme méthode d'entraînement le Crossfit, très en vogue dans le milieu du MMA. Autant dire de grandes dépenses caloriques.
Même si je me trouvais plus sec et plus en forme que jamais, je perdais beaucoup en force et j'étais de plus en plus tendu, très nerveux et très agressif. C'est à la suite de la lecture de l'ouvrage du Dr. Campbell, "L'enquête Campbell, pourquoi manger de la viande et boire du lait augmentent nettement les risques de cancer et de maladies cardio-vasculaires", que je me suis décidé à changer radicalement mon mode de vie et d'alimentation.
Comme beaucoup de personnes, lorsque j'ai commencé à m'intéresser au mode de vie vegan, j'avais peur de manquer de protéines, d'être en carence, d'être fatigué, de manquer de fer. Et pourtant, je savais bien, de par mon cursus universitaire, que les protéines sont constituées d'acides aminés et que ce sont les acides aminés qui construisent nos muscles, nos os et nos nerfs. On ne peut que féliciter les lobbies de la viande, du lait et des produits céréaliers de nous avoir gavé le cerveau avec l'idée que les meilleures sources de protéines sont dans les produits d'origine animale.
Mon régime alimentaire se composait donc de fruits et fruits séchés, de légumes, de quelques céréales (flocons d'avoine, millet, quinoa, sarrasin), de légumineuses (lentilles, poids chiches, haricots verts) et beaucoup d'avocat, de noix et de graines (noisettes, amandes, cacahuètes, etc.). J'ai repris environ six kilos. Mais j'avais encore beaucoup de troubles digestifs. En fait je commettais l'erreur numéro une des végétaliens qui consiste à se jeter sur les produits très caloriques et gras.
Des recherches ultérieures m'ont fait comprendre que l'association lipides et glucides fatiguent énormément le système digestif et, en particulier, le foie. Après plusieurs essais et ajustements, j'ai finalement trouvé un équilibre dans mon alimentation. Ce n'est pas que je ne mange plus du tout de lipides (avocats, noix, graines), mais je n'en fais pas ma source première d'énergie.
Concernant le gluten, même si je ne pense pas y être intolérant, j'ai remarqué que, depuis que j'en consomme moins, voire plus du tout, mon psoriasis a fortement diminué ainsi que mes problèmes de digestion. De plus, les spécialistes s'accordent pour dire que nous ne sommes pas fait pour digérer les produits céréaliers qui contiennent un trop grand nombre d'anti-nutriments, fatiguent le système digestif et déminéralisent plus le corps qu'ils ne le minéralisent.
La difficulté principale ? Les autres
Je n'ai pas rencontré beaucoup de difficultés par rapport à moi-même, peut-être juste le petite stress avant de se lancer, pour les besoins en protéines et/ou carences. Mais depuis, je me fie à mon instinct, à mon ressenti. Si je me sens mieux et plus serein, pourquoi devrais-je arrêter ? En revanche, la plus grande difficulté a été de l'expliquer à mes proches.
Ma compagne l'a très bien pris, elle m'encourage dans cette voie et est impressionnée par ma détermination et ma volonté. Elle se soucie peut-être un peu pour nos repas futurs avec notre petite fille et pour notre vie sociale. Mes parents ont tout de suite penser que c'était une mauvaise idée, que j'allais être en carences. Il m'ont suggéré de faire un bilan sanguin pour en être sûr.
En fait, je n'ai surtout pas envie de déranger les gens ou quoi que ce soit d'autre, mais lorsqu'on touche à la nourriture en général, on soulève tout de suite des remarques et des peurs. Dans d'autres pays, la culture vegan est déjà bien implantée, mais en Europe, c'est une autre histoire. Ici on parle de tradition, d'une certaine orthodoxie gastronomique. Être végétarien, c'est maintenant accepté. Mais si vous êtes végétalien, vous êtes considéré comme un fou. Et si vous vous définissez comme étant crudivore ou frugivore, vous passez pour un extraterrestre…
Tatin d'échalotes confites, méli mélo de jeunes pousses et graines germées
L'alimentation au quotidien
En vie de famille, je mange actuellement de façon crudivore/frugivore. Au travail, je mange à la cafétéria, soit ce qu'il y a, soit ce que j'apporte de chez moi, c'est-à-dire les restes de la veille (salade et fruits). S'il y a des événements particuliers (apéro de départ, repas de famille, etc.), je m'adapte en mangeant ce qui est vegan.
J'achète le plus possible des produits bio, locaux et de saisons. C'est-à-dire pas de fraises en hiver, pas d'oranges en été, et je ne me jette pas sur les première nectarines en provenance d'Espagne dès la fin du mois d'avril. Pourquoi des produits bio ? J'ai testé les deux formats (bio et conventionnel) et les produits bio sont, la plupart du temps, plus savoureux et riches en nutriments, ils ne sont pas gonflés d'eau comme les grosses pommes et les grosses fraises sur certains rayons. Pourquoi des produits locaux ? On aide à réduire l'impact des transports et les émissions de CO2 dans l'atmosphère.
Et les protéines dans tout ça ?
Avant toute chose, il faut savoir que le corps n'a pas besoin de "protéines", mais d'acides aminés. Les protéines ne sont en fait qu'une chaîne de plusieurs acides aminés. Plus la chaîne est longue, plus le corps devra digérer les aliments et dépenser de l'énergie afin de la réduire en acides aminés assimilables par le corps. Ensuite, tous les aliments, mais vraiment tous les aliments sur Terre contiennent des acides aminés. Il est intéressant de savoir que le lait maternel contient entre 6 et 8% de protéines. Le reste est formé de lipides et de glucides. Les protéines sont donc l'élément minoritaire dans sa composition. Et pourtant, le lait maternel est le seul aliment vital dans les premiers mois de vie de l'enfant, période au cours de laquelle son corps va grandir, produire de nouvelles cellules musculaires, osseuses, de nouvelles connexions nerveuses (développement cérébral), etc.
De nos jours, il est rare de manquer de protéines (sauf dans les cas d'extrême mal nutrition et de famine). Au contraire, nous ingérons beaucoup plus de protéines que celles dont le corps a réellement besoin.
Voici une liste d'aliments de source végétale qui contiennent beaucoup de protéines :
- Les céréales : le blé (13% de protéines), le riz (8%), l'orge (13%), le millet (13%), le sarrasin (10%), le maïs (8%), le seigle (11%), l'avoine (12%) et le quinoa (14%).
- Les légumineuses : les lentilles renferment 25% de protéines, les pois cassés 24%, les fèves 25%, les haricots secs 21%, les pois chiches 20%.
- Les graines germées, qu'il s'agisse de graines germées de céréales ou de légumineuses. Le processus de germination augmente de près d'un tiers la teneur en protéines, qui sont de surcroît mieux assimilables que dans les graines non germées.
- Les produits à base de soja ont, outre une teneur élevée en protéines, l'avantage d'être riches en acides gras essentiels, et sans cholestérol. Le plus connu est le tofu (8 à 15g de protéines pour 100g), mais le tempeh est également un produit savoureux à découvrir, qui renferme environ 19% de protéines, ainsi que de la vitamine B12 (qui fait souvent défaut dans les régimes végétariens).
- Le seïtan : c'est un dérivé du blé. La farine de blé est pétrie avec de l'eau, puis lavée, de façon à en extraire le gluten. On obtient une pâte très riche en gluten (ensemble de protéines: gliadines, gluténines…), qui est cuite dans un bouillon, puis conditionnée. Le seïtan ressemble à de la viande, aussi bien visuellement qu'au niveau de la texture. Avec 30% de protéines, son apport protéique est même plus important que celui du bœuf (17% de protéines) ou des œufs (13%). Très pauvre en lipides, il est très digeste (sauf pour les allergiques au gluten, bien évidemment !).
- Les graines oléagineuses font également partie des aliments végétaux riches en protéines : elles en contiennent entre 8 et 19%. Noisettes, noix, amandes…
- Les champignons sont aussi une bonne source de protéines végétales (environ 3%).
Quelques compléments alimentaires 100% naturels riches en protéines :
- La spiruline (en poudre ou en comprimés) figure parmi les compléments les mieux pourvus en protéines (60 à 70%), elle est aussi riche en vitamine B12.
- La levure de bière permet aussi d'équilibrer les apports protéiques, avec 46% de protéines.
- Le germe de blé (en paillettes) en renferme 28% (avec une bonne teneur en lysine, qui augmente de 50% durant la germination).
- Les extraits secs de plantes sauvages telles que l'ortie, la mauve, la bourse à pasteur ou le chénopode blanc (24 à 40% de protéines sur extrait sec).
- Le jus d'herbe d'orge, en poudre ou en comprimés, est également riche en acides aminés.
Carpaccio de pommes au miel et vinaigre de cidre, copeaux de tome et bleuets
Liens pour plus d'informations
Associations
- Association Végétarienne de France
- Mangez végétarien
- Peta France
- L214
- Internationa Campaigns
- Société Végane
- The Vegan Society
- Association pour la Protection des Animaux Sauvages
Actualités
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Photos : Les doigts dans le pot - istorywriter, byrev, PublicDomainPictures (Pixabay)